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28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 19:50
Les formations et les métiers dans la Marine

La Marine Nationale a un besoin constant de recrutement chaque année. Elle doit recruter 3000 marins tous les ans pour garantir sa capacité opérationnelle. La Marine a besoin de nombreux jeunes talents motivés pour armer ses équipages. En effet, le rythme élevé de ses activités impose des équipages jeunes, dynamiques et formés aux équipements les plus modernes. Elle tire sa force de cette jeunesse et de la qualité de ses équipages. La moyenne d'âge des marins est ainsi de 29 ans pour les unités opérationnelles, avec un flux d'entrée autour de l'âge de 20 ans.

La Marine en effet procède à un recrutement riche et varié sous différentes formes :

 

- Par filière : 200 officiers, 770 officiers mariniers, 1300 matelots, 180 mousses, 550 volontaires

- Par niveau de formation (par écoles)

- l'Ecole Navale avec 65 élèves en première année

- l'Ecole de Maistrance de Bac à Bac +2 avec 770 élèves en 4 promotions

- l'Ecole des Matelots de niveau 3ème à Bac avec 1300 recrutements,

- l'Ecole des Mousses de niveau 3ème ou 2nde : une promotion de 180

-Par domaine d'emploi comme sécurité/protection : 750, Mécanique/électrotechnique : 470...

Ainsi il existe différents postes à pourvoir au sein de cet organisme militaire, nous nous pencherons donc dans un premier temps sur les formations nécessaires, puis dans un second temps sur les différents métiers existants avec quelques exemples dans certains domaines.

Il existe plusieurs écoles de formation selon les différents postes et grades visés dans la Marine Nationale.

1) L'Ecole navale de Lanvéoc-Poulmic

 

Elle forme les officiers qui pourront par exemple commander une frégate, un sous-marin ou une flotte d’aéronefs. Les élèves y reçoivent une formation humaine et militaire qui les prépare à commander un équipage, ainsi qu’une formation scientifique pour comprendre les systèmes complexes que l’on trouve à bord d’un bâtiment de la Marine (mécanique, électronique, acoustique sous-marine...) et enfin une formation maritime pour appréhender la mer. Ils s’initient aux notions de base de la navigation sur un simulateur avant de prendre la mer sur un bâtiment école ou d’instruction à la navigation. Tous les élèves pratiquent la voile sur une vingtaine de voiliers et deux goélettes. L’école dispose en outre de huit bâtiments écoles, plus quatre bâtiments pour s’habituer à la manœuvre et à la navigation.

Les élèves peuvent également s’initier au pilotage d’hélicoptères et d’avions. Pour intégrer l’Ecole Navale, les candidats doivent se présenter à un concours à la suite duquel 65 sont retenus. Ils entament alors six semestres de formations différentes selon la filière vers laquelle ils se dirigent pour leur future carrière. Au cours du dernier semestre, ils suivent un stage professionnel à bord d’un bâtiment de la Marine puis reçoivent leur diplôme d’officier de la Marine ainsi qu’un diplôme d’ingénieur. Les nouveaux lauréats peuvent ensuite intégrer un poste d’officier dans leur filière.

2) L'Ecole de maistrance

 

Elle incorpore et forme les futurs officiers mariniers (sous-officiers de la Marine nationale) au rythme de quatre sessions annuelles d'une capacité moyenne de 200 élèves. Ils sont recrutés sur dossier de niveau BAC à BAC + 3 dans toute la France, l'obtention du BAC étant une condition impérative d'admission à l'école. Ces jeunes garçons et filles, âgés de 17 à 25 ans reçoivent en 16 semaines un enseignement commun à toutes les spécialités, dans les domaines de la formation militaire, maritime et sportive. À l'issue, ils rejoignent leur école de spécialité pour y acquérir le brevet d'aptitude technique (BAT), dans un centre de formation Marine ou interarmées. Pendant leur séjour dans cette école, les élèves suivent une formation initiale de 16 semaines qui comprend :

- une instruction militaire et maritime

- une formation sécurité et premiers secours

- une formation pratique à l'encadrement

- un développement de la condition physique

- 5 voies d'approfondissement ciblées pour mieux se préparer aux spécialités futures

- un enseignement en sciences humaines

Dès la sortie de l’Ecole de Maistrance, les élèves vont suivre une formation de technicien en école de spécialité dont la durée varie de 6 à 12 mois (3 ans pour la spécialité d’infirmier), avec 26 spécialités et 9 domaines d'activités : les techniques maritimes, les réseaux et télécommunications, l’électronique électrotechnique, la mécanique, les métiers de l’aéronautique, la protection défense - sécurité, la santé, l’administration et les métiers de bouche. Rapidement promus au grade de second maître (1 an), les élèves de Maistrance peuvent ensuite suivre les cours du brevet supérieur de spécialité, entre 4 ans et 14 ans de service, ce qui leur permet d'accéder plus rapidement aux grades supérieurs et à une intégration dans le corps des officiers mariniers de carrière.

3) L'Ecole des mousses

 

Elle prépare chaque année des jeunes hommes et des jeunes filles qui souhaitent acquérir rapidement, par un parcours intégré, une compétence et un métier dans la Marine Nationale, en adhérant aux valeurs essentielles de l’institution militaire et du monde maritime : sens de l’honneur, disponibilité, engagement pour la nation, esprit d’équipe et d’aventure, sens de l’effort et résistance à l’adversité. La sélection des candidats s’opère sur dossier, tests et entretiens. Chaque année, une promotion de 150 jeunes est accueillie. Tout candidat à l’École des mousses doit, pour souscrire l’engagement au titre de la scolarité, avoir au minimum 16 ans et être âgé de moins de 18ans, être issu d’une classe de 3ème nationalité française, jouir de ses droits civiques. L’École des mousses assure une formation pratique et professionnelle dans un environnement privilégié et au moyen de méthodes pédagogiques éprouvées et innovantes. La formation militaire et maritime est rythmé par des moments forts : des embarquements de découverte sur de vieux gréements, tels que la réplique d’un bateau militaire du début du siècle dernier La Recouvrance et les goélettes de l’Ecole navale, des sorties sur des bâtiments de la force d’action navale, des stages de cohésion et d’aguerrissement, une formation au secourisme et à l’intervention sécurité, une formation sportive continue. A leur entrée, les mousses signent un contrat d’une durée d'1 an et obtiennent le statut militaire (contrat d’engagement) . Cela se traduit notamment par le port de l’uniforme et la perception d’une solde spéciale. En fin de deuxième trimestre, chaque élève choisit une orientation en fonction de ses aptitudes, de ses aspirations et des besoins de la Marine nationale, parmi les métiers suivants : fusilier marin (protection, défense), machine (mécanique, électricité), opérations navales (opérateur radar ou sonar, navigateur), pont (manœuvres du navire, conduite d’embarcations légères), maintenance aéronautique (mise en œuvre, préparation pour le vol, entretien), pont d’envol (manœuvre des aéronefs). À la fin de leur scolarité, les mousses reçoivent le « Brevet de Mousse » et se voient proposer un premier contrat de 4 ans pour rejoindre les Quartiers-maîtres et Matelots de la Flotte (QMF). Ils suivent alors une formation de 3 à 4 semaines pour apprendre les bases du métier qu’ils ont choisi et rejoignent leurs unités. Durant ces 4 années d’engagement, les meilleurs d’entre eux se voient proposer l’accès au Brevet d’Aptitude Technique de spécialité (BAT), qui leur ouvre les portes du corps des officiers mariniers et la possibilité de souscrire un nouvel engagement.

Ainsi, toutes ces formations aboutissent à de nombreux métiers qui se répartissent sous des domaines différents.

A) Dans l'armement

 

Deux métiers existent : les mécaniciens d’armes et les électroniciens d’armes.

- Le mécanicien d’armes est responsable des systèmes d’armes des bâtiments de combat et des sous-marins. Spécialiste en hydraulique, pneumatique et automatismes, il assure la maintenance des systèmes d’armes (canons, missiles, torpille). Il prépare, réalise et supervise les tirs. Il assure également la veille optique à la mer qui complète le système de détection radar. Il est affecté à bord de bâtiments de combat et sous-marins de tous types.

- L’électronicien d’armes assure la maintenance préventive et corrective, ainsi que la mise en œuvre des différents systèmes d’armes : missiles, canons. C'est un spécialiste en informatique de commande, électronique, électrotechnique, automatique et optronique. Principalement affecté à bord des bateaux, il dirige les tirs depuis le Central Opérations et sa place est donc au cœur des opérations navales. Ces deux métiers nécessitent d’être diplômé de l’Ecole de Maistrance et d’avoir entre 17 et 25 ans pour un contrat de dix ans.

B) Dans les opérations navales

 

Il existe également plusieurs métiers mais les principaux sont les détecteurs anti sous-marins et les plongeurs démineurs.

- A bord d’une frégate ou d'un sous-marin, le détecteur anti-sous-marins assure la mise en œuvre et la maintenance des installations de détection sous-marine. Intégré aux équipes de combat au sein du Central Opérations, il est "l’oreille" du bâtiment pour identifier toutes les menaces sous-marines. Il peut aussi se spécialiser et devenir conseiller du commandement en matière de discrétion acoustique ou expert dans l'analyse et classification des sons détectés : c'est le rôle de "l'oreille d'or". La spécialisation "guerre des mines" permet de devenir expert dans la détection des dangers statiques immergés : mines, obstacles naturels.

- L'officier marinier plongeur démineur est un spécialiste de la plongée, qu'elle soit «autonome» ou en scaphandre, à l’air, aux mélanges suroxygénés ou à l’oxygène pur. Embarqué sur un bateau du type chasseur de mines ou basé à terre au sein d'un groupe de plongeurs démineurs (implantés à Cherbourg, Brest et Toulon), il recherche, identifie et neutralise les engins explosifs détectés en mer et dans les ports. Il est également un spécialiste des travaux sous-marins en général : soudure, assemblage et découpage de structure métallique, déblaiement des accès portuaires. Il participe à des opérations de déminage à l'étranger et à des actions de service public. Pour effectuer ces métiers il faut être diplômé d’une des écoles de la Marine et avoir entre 17 et 25 ans pour un contrat de 10 ans.

C) Dans la mécanique et la maintenance navale

 

Il existe également plusieurs métiers mais les principaux sont les mécaniciens navals et les matelots machine.

- Le mécanicien naval est responsable de l’entretien des systèmes de propulsion du navire, de la production d’électricité, de la circulation de l’eau et de l’air, de la production de froid et l'énergie hydraulique. Polyvalent, il doit être capable d’intervenir sans délai sur toutes les installations, même en mer. Il est affecté à bord de tous types de bâtiments de combat et sous-marins, ou encore au sein d’une unité de maintenance dans une base navale à terre. Il peut s'orienter vers une carrière d'atomicien et occuper des postes à haute compétence technique comme responsable de la conduite des chaufferies nucléaires à bord des sous-marins ou du porte-avions.

- Passant le plus clair de son temps en salle des machines, le matelot « Machine » s’occupe des moteurs, des turbines de propulsion et des systèmes de distribution d’électricité à bord. Il assure la maintenance préventive du matériel, identifie les causes de pannes éventuelles et répare les pièces défectueuses. Son objectif : faire en sorte que jamais la mission du bâtiment ne soit menacée par une panne machine. Il peut être embarqué à bord de bâtiments de tous types (porte-avions, frégates, chasseurs de mines, sous-marin) ou travailler dans des ateliers de maintenance à terre. Pour effectuer ces métiers, il faut être diplômé d’une des écoles de la Marine et être âgé de 17 à 25 ans pour un contrat de 10 ans.

D) Dans l'aéronautique navale

 

Il existe également plusieurs métiers mais les principaux sont les pilotes de l’aéronautique navale et les matelots ponts d’envol.

- Le pilote de l’aéronautique navale est un officier au cœur de missions aériennes très variées : protection d'une force, assaut contre des unités à terre ou en mer, renseignement, lutte anti-sous-marine, sauvegarde maritime ou secours en mer. Selon ses aptitudes et ses mérites, l'élève - pilote sera affecté à l'issue d'un tronc commun vers la filière pilote de chasse (Rafale et Super Etendard), pilote de multimoteurs (Atlantique 2, Falcon 50...), pilote de guet aérien (Hawkeye) ou encore pilote d’hélicoptères (Lynx, Panther, Caïman...). Opérant de jour comme de nuit, depuis une base aéronautique navale ou un bateau porte-aéronefs (porte-avions, bâtiments de transport, frégates), il peut être amené à intervenir sur des théâtres d'opérations très divers, au large des côtes françaises mais aussi à l'étranger. L’admission est possible également via le concours de l'Ecole Navale.

- A bord du porte-avions ou d'un bâtiment porte-hélicoptères, le matelot «Pont d’envol» assure les manœuvres des avions et hélicoptères avant et après chaque vol. Il met en œuvre le matériel de protection et de fixation des aéronefs et peut effectuer aussi leur ravitaillement en kérosène. Prêt à intervenir pour prévenir tout accident, il veille à la sécurité du personnel et du matériel en zone de circulation des aéronefs. Pour effectuer ces métiers, il faut être diplômé d’une des écoles de la Marine et avoir entre 17 et 25 ans pour un contrat de dix ans.

E) Dans les métiers de la protection et de la sécurité navale.

 

Il existe également plusieurs métiers mais les principaux sont les fusiliers marins et les marins pompiers de la flotte.

- A terre, le fusilier marin protège tous les sites sensibles de la Marine: unités à quai, arsenaux, bases

navales et aéronavales, centres de transmissions. Il garantit la sécurité des lieux : gestion des alarmes et de la vidéosurveillance, patrouille, ou intervention en équipes. Embarqué, il est chargé du respect de l’ordre, des consignes de sécurité et de la protection contre les intrusions. Formé au combat et aux techniques d’interpellation, il effectue des interventions armées afin de lutter contre les actes de malveillance. Des qualifications particulières sont accessibles sur sélection au fusilier marin comme maître-chien, parachutiste, tireur d'élite ou bien sûr la filière commando.

- Le marin pompier de la Flotte est chargé de la prévention des sinistres, de la sauvegarde des personnes et de la protection des matériels. En tant que chef d’équipe, il dirige l'intervention avec efficacité et autorité en cas de sinistres ou de secours à personne. Embarqué, il peut également faire partie de l’équipe de brancardiers à bord de tous types de bâtiments. Lorsqu’il est affecté à terre au sein d’une base navale, d'une compagnie de marins-pompiers, en école ou en état-major, il apporte son appui aux sapeurs-pompiers départementaux en milieu civil. Pour effectuer ces métiers, il faut être diplômé d’une des écoles de la Marine et avoir entre 17 et 25 ans pour un contrat de dix ans.

F) Dans les réseaux et télécommunications.

 

Il existe deux métiers : les matelots opérations navales et les spécialistes des systèmes d’information et de télécommunications.

- A bord des bateaux et à terre, le matelot « opérations » peut se voir confier diverses fonctions opérationnelles. Au central opérations, il assure la mise en œuvre des équipements électroniques de détection aérienne (radar),

de détection sous-marine (sonar) et de guerre électronique. Au PC Telec, il opère sur les systèmes d’information. Il contribue à l’administration des réseaux et à la maintenance de systèmes de télécommunications (Intranet, réseaux satellitaires et réseaux spécifiques Marine).

- Le spécialiste des systèmes informatiques installe, configure et assure la maintenance opérationnelle des moyens télécoms (radios, transmission de données,...), du réseau local et des ordinateurs du bord. A terre, il assure la supervision des réseaux de la Défense au sein d’un centre de gestion et apporte assistance aux utilisateurs. Il peut aussi être affecté dans une unité de l’aéronautique navale, de commandos marine ou du renseignement, ainsi que dans un organisme interarmées ou OTAN. De nombreux stages de formation à des matériels spécifiques jalonnent sa carrière. Pour effectuer ces métiers, il faut être diplômé d’une des écoles de la Marine et avoir entre 17 et 25 ans pour un contrat de dix ans.

G) Dans les métiers du soutien de l'homme

 

Il existe également plusieurs métiers mais les principaux sont les gestionnaires des ressources humaines et les matelots bureautiques.

- Le gestionnaire des ressources humaines est chargé du suivi du personnel en termes de carrière (notation, avancement, formation) et de gestion comptable (soldes, indemnités de déplacement, retraites). Présent à bord de bâtiments de tous types (porte-avions, frégates, avisos, chasseurs de mine) ou au sein des unités à terre, il est celui auprès duquel tout marin peut se renseigner et être conseillé pour ce qui concerne les aspects administratifs de son engagement.

- Le matelot "Bureautique" assure des fonctions administratives ou d’accueil : secrétariat (rédaction de courriers, préparation de réunion), tâches relatives à la comptabilité et à la gestion du matériel, ou tâches de suivi et d'information du personnel (carrière, salaire, emploi). Il peut être affecté à terre ou embarqué à bord de bâtiments de tous types (porte-avions, frégates, bâtiment de projection et de commandement). Pour effectuer ces métiers il faut être diplômé d’une des écoles de la Marine et avoir entre 17 et 25 ans pour des contrats renouvelables jusqu’à dix ans.

Enfin, les autres métiers restant sont les places d’accès aux concours d’entrée aux écoles de la Marine ainsi que tous les postes des volontaires/mousses.

Ainsi l’équipage du Forbin comporte 27 officiers, 120 officiers mariniers ou sous officiers (dont Eloi fait partie)et 46 quartiers-maîtres et matelots qui effectuent tous l’un de ces différents métiers.

Pour conclure, voici un petit teaser youtube montrant la dernière campagne de recrutement de la Marine Nationale avec un petit aperçu de certains métiers.

 

Augustin Marchand

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commentaires

T
C'est vraiment impréssionnant,mais comment adhérer en étant d'un autre nationalité?
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J
Merci Augustin pour cet article. Peut-être que ça donnera envi à certain de faire carrière dans la marine ;)
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