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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 15:29

ar-mapTango,  pavé de bœuf, Diego Maradona,  Eva Perron, Terre de Feu, Ushuaia … l’Argentine fait rêver jusque dans son nom. Dès que l’on quitte l’élégante capitale, Buenos Aires, commence alors une autre Argentine, celles des espaces infinis : l’immense pampa, les cataractes perdues dans la jungle de Missiones, les grands lacs de Patagonie, l’Aconcagua, le plus haut sommet des Amériques, Ushuaia la ville la plus australe de la planète, les anciennes villes coloniales du centre et nord ouest, les communautés de manchots du Grand Sud  ou les vignes à perte de vue du Cuyo…

 

Amerigo Vespucci fut le premier Européen à s'approcher des côtes argentines en 1502. En 1516,Juan Diaz de Solís, un navigateur espagnol visita le territoire qui deviendra l'Argentine. L'Espagne inclura l'Argentine dans la vice-royauté du Pérou . A l'inverse de ce qu'ils firent au Pérou et en Bolivie, les Espagnols ne soumirent jamais totalement les principaux peuples amérindiens qui occupaient le territoire actuel de l'Argentine. La présence espagnole se limitait d'ailleurs au départ à de petits noyaux, essentiellement le long de la route importante dite Camino Real, destinée au début à drainer les richesses minières du Haut-Pérou (Bolivie actuelle) vers le Rio de la Plata. Là fut construite, en 1536  une colonie appelée Buenos Aires. Abandonnée à cause d'un blocus et de raids sanglants des Indiens Didiuhet, elle fut fondée à nouveau en 1580. Cette année-là, venu d'Asunción au Paraguay actuel, Juan de Garay refonda la ville qu'il appela Ciudad de Trinidad y Puerto de Santa María del Buen Ayre, et qui avec le temps sera connue plus simplement sous son nom actuel.

 

En 1776, le territoire occupé par l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay fut séparé du Pérou afin de constituer la vice-royauté du Río de La Plata, dont Buenos Aires devint la capitale. Comme leurs voisins d'Amérique du Sud, les Argentins cherchèrent à s'affranchir de la domination espagnole, au début du XIXesiècle.

 

L'élément déterminant fut l'attaque de Buenos Aires par les Britanniques, en juin 1806. Ces derniers furent expulsés dès le mois d'août par une armée de citoyens. Profitant de la crise politique qui secoue l'Espagne depuis l'invasion des armées de Napoléon, les Argentins déposent le vice-roi et déclarent les onze provinces unies du Rio de la Plata (future Argentine) indépendantes. L'acte d'indépendance est lu à San Miguel de Tucuman, où la bourgeoisie créole s'est mise d'accord pour instaurer un état fédéral. Le général José de San Martin, leader du mouvement indépendantiste de la région, poursuivra sa "croisade" dans toute l'Amérique du Sud en libérant par la suite le Pérou et le Chili.

 

Après l’indépendance, l’immigration européenne permit au pays de se développer, et au début du xxe siècle l’Argentine était devenue un pays prospère. Mais en 1930 l’armée prit le pouvoir et plusieurs dictateurs se succédèrent à la tête du pays. En 1945 des milliers d'ouvriers appelés les "descamisados" (sans-chemise) et des syndicats manifestent leur soutien à l'ancien ministre du travail Juan Domingo Perón. Quelques mois plus tôt, il avait été démis de ses fonctions et arrêté sous la pression des organisations patronales et de l'ambassadeur des Etats-Unis qui voyaient d'un mauvais œil l'application de ses mesures sociales. En se révoltant, le peuple argentin exprime l'entière confiance qu'il voue en cet ancien colonel qui participa au Coup d'Etat de 1941. Perón sera élu démocratiquement à la présidence de la République en 1946 et instaure une dictature militaire. En 1946, Juan Domingo Perón devint président, au côté de sa femme, María Eva Duarte, la célèbre Evita, personnalité extrêmement populaire.

 

En 1955, un coup d'État le chasse du pouvoir. L'Argentine connut alors une époque troublée par les coups d’État militaires successifs de 1966 à 1971. En 1973, les élections redonnèrent le pouvoir au Parti justicialiste de Perón (toujours réfugié en Espagne). Le président élu céda le pouvoir à Juan Perón qui mourut l’année suivante. Isabel Perón, sa troisième épouse, lui succéda. Durant son mandat, la situation politique et économique se détériora rapidement. Isabel Perón fut renversée en mars 1976 par une junte militaire conduite par le général de corps d’armée Jorge Rafael Videla.

 

Incapable d’enrayer l’inflation, la junte instaura un régime répressif caractérisé par l'élimination systématique des opposants qui font l'objet d'enlèvements; le gouvernement militaire imposa la loi martiale et gouverna par décrets. En mars 1981, le général Videla fut remplacé à la présidence par le maréchal Roberto Viola, lui-même destitué, en décembre 1981, par le commandant en chef de l’armée, le général Leopoldo Galtieri.

 

En 1982, celui-ci ordonna aux troupes argentines d’envahir les Islas Malvinas (îles Malouines), une possession britannique revendiquée depuis toujours par l’Argentine. Mais la Grande-Bretagne envoya une force militaire d’intervention et battit l’armée argentine. Le général Galtieri, discrédité, fut remplacé par le général de division Reynaldo Bignone. La défaite lors de la guerre des Malouines précipite la chute du régime et une lente transition démocratique. Raul Alfonsin fut le symbole même du retour à la démocratie en République argentine. Dès la première semaine de son mandat, en 1984, il abroge l’amnistie déclarée avant que les forces armées ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres : dix citoyens de premier plan, connus pour leur rôle dans la défense des droits de l’Homme. Aux yeux du monde éclate la cruauté des crimes de la junte militaire argentine : quelque 10 000 personnes torturées puis exécutées clandestinement.

 

Louis D. Thomas G.

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